Je suis convaincu que tout Haïtien, sans exception, a le droit de vivre dans la dignité, la
sécurité et la prospérité. Cette conviction est la base de mon engagement envers le bien-être
des habitants de notre pays, en accordant une attention particulière aux enfants, aux femmes
et aux familles vulnérables. En participant à différentes actions sociales, j’ai pu développer
une compréhension approfondie des défis complexes auxquels ces groupes font face. J’ai été
intéressé par l’Institut du Bien-Être Social et de la Recherche (IBESR) suite à cette
expérience. Je suis persuadé que l’IBESR doit avoir un rôle important dans l’amélioration des
conditions de vie des plus démunis. Ma volonté de contribuer à une société plus juste et
équitable se traduit donc par mon soutien et mon implication dans les activités de cette
institution gouvernementale. J’ai la ferme volonté de m’engager dans un avenir où chaque
individu, en particulier les plus vulnérables, puisse vivre dans un environnement sûr, digne et
prospère.
Aujourd’hui, Haïti est confronté à une crise sécuritaire sans précédent qui menace de
déstabiliser complètement le pays. La violence des gangs s’est intensifiée à un point alarmant,
avec plus de 150 gangs armés opérant dans les principales villes, en particulier dans la
capitale, Port-au-Prince. Ces gangs contrôlent environ 75 % de la ville, rendant de nombreux
quartiers inaccessibles aux forces de l’ordre et aux services de secours. Les enlèvements, les
extorsions et les violences meurtrières sont devenus monnaie courante, créant un climat de
peur et d’insécurité généralisé.
La pauvreté, déjà omniprésente en Haïti, s’est encore aggravée. Selon le Programme des
Nations Unies pour le Développement (PNUD, 2024), il est estimé que plus de 6 millions
d’Haïtiens vivent en dessous du seuil de pauvreté, avec un revenu quotidien inférieur à 2,41
USD, tandis que plus de 2,5 millions ont atteint le seuil de pauvreté extrême, avec un revenu
quotidien inférieur à 1,23 USD. Les ressources essentielles telles que la nourriture, l’eau
potable et les soins de santé sont difficiles à obtenir pour les familles. Les enfants sont
particulièrement vulnérables, avec environ 1,5 million d’entre eux en situation de
vulnérabilité extrême. Ils subissent fréquemment des actes de violence, de malnutrition et de
maladies, avec un accès limité ou inexistant à l’éducation.
Le taux de chômage, déjà élevé avant l’escalade de la violence, a grimpé à des niveaux
alarmants. Selon l’économiste Fritz-Gerald Louis, plus de 35 % de la population active est
sans emploi, et ce chiffre est encore plus élevé parmi les jeunes, avec un taux de chômage des
jeunes atteignant près de 50 %. Cette absence d’opportunités économiques pousse de
nombreux jeunes vers la criminalité ou l’émigration, aggravant encore la crise sociale.
En outre, les services publics en Haïti sont pratiquement inexistants ou extrêmement limités.
Les infrastructures de santé et d’éducation sont dans un état de délabrement avancé. Moins de
20 % des Haïtiens ont accès à des soins de santé adéquats, et le système éducatif ne peut
absorber que 50 % des enfants en âge scolaire. Ces carences exacerbent la vulnérabilité des
populations les plus démunies, qui sont laissées à elles-mêmes sans soutien gouvernemental.
Le travail de l’Institut du Bien-Être Social et de la Recherche (IBESR) est plus important que
jamais dans ce contexte de désespoir et de chaos. Il arrive fréquemment que l’IBESR soit la
seule ressource de protection et de soutien pour les populations vulnérables. Toutefois, en
raison de la gravité de la crise, les ressources et les compétences de l’IBESR sont
considérablement insuffisantes. Il est essentiel de procéder rapidement et de manière
coordonnée afin de renforcer cet institut et de lui permettre de répondre aux besoins
grandissants de la population.
Les populations vulnérables, notamment les femmes chefs de famille, les jeunes chômeurs et
les enfants en situation difficile, nécessitent une attention immédiate. Les femmes, souvent
seules responsables de leurs foyers, sont particulièrement exposées aux violences et aux
privations économiques. Les jeunes, sans perspectives d’emploi, sont facilement recrutés par
les gangs ou contraints à l’exil. Les enfants, privés de sécurité, de soins et d’éducation voient
leur avenir compromis.
La situation en Haïti actuelle est extrêmement grave. Une situation d’urgence humanitaire est
créée par la violence des gangs, la pauvreté croissante, le chômage massif et l’absence de
services publics. Il est essentiel de renforcer l’IBESR, qui joue un rôle essentiel dans la
protection et le soutien des personnes les plus vulnérables, afin de faire face à ces défis
inédits.
Pour relever ces défis, je propose plusieurs actions clés pour l’IBESR.
- D’abord, renforcer les programmes de protection de l’enfance en créant des
programmes d’urgence contre la violence des gangs et des refuges sécurisés pour les
déplacés. - Ensuite, soutenir les femmes chefs de famille avec des formations professionnelles et
des microcrédits pour des activités génératrices de revenus, ainsi que des services de
soutien psychologique et juridique pour les victimes de violence. - L’insertion des jeunes chômeurs doit également être une priorité, en développant des
formations professionnelles et des apprentissages en collaboration avec le secteur
privé, et en créant des opportunités d’emploi temporaires à travers des projets
communautaires. - Améliorer l’accès aux soins de santé primaires et promouvoir des programmes
éducatifs adaptés pour les enfants en difficulté sont aussi essentiels. Il est crucial de
renforcer les partenariats avec les organisations internationales, les ONG et le secteur
privé pour mobiliser des ressources et des expertises supplémentaires, tout en
encourageant la participation communautaire. - Des campagnes de sensibilisation sur les droits des enfants et la protection des
familles doivent être menées, et il faut plaider pour des politiques publiques
favorables à la justice sociale et à la protection sociale.
L’IBESR joue un rôle vital dans la protection et l’amélioration des conditions de vie des plus
vulnérables en Haïti. Je suis convaincu que, grâce à des efforts coordonnés et une approche
centrée sur la communauté, nous pouvons surmonter les défis actuels et construire un avenir
meilleur pour tous les Haïtiens. Mon engagement pour cette cause est motivé par le désir de
voir chaque individu, en particulier les plus vulnérables, vivre dans un environnement sûr et
prospère.
Diego LAFORTUNE
Chargé de Cours à l’UEH
Master 2 Management des Territoires Touristiques
Master 1 Géographie, Aménagement, Environnement et Développement