La situation en Haïti est désastreuse, mais ce qui est encore plus préoccupant, c’est le spectacle pitoyable offert par les autorités, notamment le Conseil présidentiel de Transition (CPT) et la primature. Alors que le pays est à la merci d’une coalition de gangs dénommée Viv ansanm, les responsables politiques semblent davantage préoccupés par leurs querelles de pouvoir que par les souffrances des Haïtiens.
La rivalité entre le CPT et la primature illustre une déconnexion alarmante des réalités vécues par la population. Cette lutte intestinale pour le contrôle du pouvoir est non seulement stérile, mais elle frôle le ridicule. Pendant que ces acteurs politiques se battent pour asseoir leur autorité, les gangs profitent de cette instabilité pour étendre leur emprise sur une population déjà meurtrie. Les citoyens, quant à eux, se retrouvent pris au piège, tournés en dérision par des autorités qui devraient, au contraire, s’efforcer de les protéger.
L’indifférence des dirigeants haïtiens face à la violence chronique des gangs est d’une gravité sans précédent. Les atrocités commises par ces groupes armés, allant de l’extorsion à l’homicide, sont ignorées ou minimisées par ceux qui sont censés assurer la sécurité et le bien-être des citoyens. Tandis que les rues sont le théâtre d’affrontements sanglants, les institutions ayant pour mission d’assurer la paix se disputent autour de stratégies politiques qui ne feront qu’aggraver la crise.
Dans ce contexte, il est légitime de se demander où est l’intérêt d’Haïti. Les enjeux qui animent les membres du CPT et de la primature semblent être avant tout personnels et axés sur un pouvoir éphémère, loin de toute vision pour l’avenir du pays. Les promesses de changements et de stabilisation se heurtent à une réalité cruelle : les Haïtiens vivent dans la peur et l’incertitude.
Cette situation ne peut perdurer. Il est impératif que les autorités haïtiennes prennent conscience de leur rôle : celui de servir la population et de créer un environnement sûr, propice au développement. La priorité devrait être de trouver des solutions aux violences gangstéristes, de restaurer la sécurité publique et de favoriser un climat de paix.
Il est temps que ces dirigeants réalisent que leur légitimité découle non de leur capacité à se disputer des postes, mais de leur capacité à répondre aux besoins urgents des Haïtiens. Si cette lutte de pouvoir continue, elle ne conduira qu’à une spirale descendante, aggravant encore davantage la souffrance des citoyens et plongeant Haïti dans une crise sans fin.
Un appel à l’action doit donc être lancé, incitant les autorités à se réveiller et à agir dans l’intérêt supérieur du pays et de sa population. Haïti mérite mieux que des luttes internes ; elle mérite une gouvernance responsable et un avenir pacifique, où le respect des droits et des vies humaines est une priorité.