Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a exprimé, dans une correspondance adressée au Premier ministre Garry Conille ce mercredi 16 octobre, sa vive désapprobation concernant les quatre premiers mois de gouvernance. Dans ce contexte, le CPT requiert un remaniement ministériel « sans délai ».
Cette correspondance fait référence à la session ordinaire qui s’est tenue à la Villa d’Accueil le mardi 15 octobre. Dans cette correspondance, le CPT énonce ses critiques et inquiétudes. Bien que le choix des membres du gouvernement ait été effectuée dans un esprit de consensus, les résultats escomptés n’ont pas été atteints. La gestion de plusieurs ministères par un seul ministre, justifiée par le gouvernement comme une mesure visant à réduire les dépenses publiques, s’est révélée inefficace au regard des attentes sociales, selon le CPT.
Le Conseil déplore que la population, qui espérait une relance économique grâce à l’injection de nouveaux capitaux et au soutien des entreprises affectées par la crise, ne constate pas encore les retombées positives de la politique gouvernementale. Le CPT est d’avis que l’administration de Garry Conille n’a pas su insuffler la dynamique nécessaire.
Par ailleurs, le Conseil fait état d’une image défaillante de l’équipe gouvernementale, laquelle semble « manifestement incapable de s’investir efficacement dans le processus de transformation sociale et économique auquel aspire le peuple haïtien ».
Dans ce contexte, le CPT a officiellement sollicité de Garry Conille sa coopération pour un remaniement ministériel immédiat. Il estime que ce changement est essential pour raviver l’espoir au sein de la population et répondre à ses attentes.
La réponse du Premier ministre a été un fin de non-recevoir. Dans un communiqué publié en soirée, la Primature a précisé que « suite à une délibération, le Conseil de Gouvernement, à l’unanimité, tout en soulignant l’importance du dialogue et de la concertation, a réaffirmé son soutien total et ferme au Premier Ministre dans sa décision de s’opposer à tout changement ministériel en dehors des prescriptions constitutionnelles et des termes de l’accord du 3 avril 2024, qui régit cette Transition Pacifique et Ordonnée ».